ARTISTE Patrick Lang
LANG sort diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris en 1976. La proximité de l’Atelier Cardot pour la taille et celui de César pour le travail du modèle vont lui permettre de travailler le dessin et de comprendre la forme en dehors de la narration.
On retrouve dans sa sculpture une attention particulière pour Brancusi, Bugatti et Giacometti. Les convictions artistiques de LANG se démarquent par deux pôles indissociables et caractéristiques de son travail : en peinture, la nécessité de la couleur ; en sculpture, les formes épurées allant à l’essentiel. Ces deux concepts, Patrick Lang les transmettra durant 30 années comme professeur responsable de l’Atelier Sculpture à la HEAR, École Supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg.
« Ce n’est pas un canard, c’est une sculpture ! »
LANG expérimente à l’aide du modelage la recherche des formes avec le souci de mettre en rapport chaque partie à l’ensemble. L’utilisation du pantographe pour les agrandissements révèle la pertinence de cette conquête.
C’est l’artiste qui organise la matière, ‘’ C’est le regardeur qui fait l’œuvre. ‘’ (Duchamp) Son œil circule dans l’espace lui donnant une impression de vie. La taille de marbre à Carrare, les fontes de bronzes au sable ou à la cire perdue donnent corps à ces sculptures.
Dans le travail de LANG, sa capacité à abstraire révèle son dessein. L’inquiétude d’un être pour la terre avec le manchot empereur, la fragilité des existences avec le Rhinocéros et l’Ourse se joint à l’élégante fragilité du Runner Duck.
LANG nous laisse voir un message universel et nous rappelle nos obligations : respecter ce que nous allons transmettre aux générations à venir.
«L’origine du bestiaire
Il y a une dizaine d’années, en première page du journal Le Monde, une image donnait à voir un garde, chargé de protéger les rhinocéros dans une réserve en Afrique, qui coupait à la tronçonneuse la corne de l’animal.
La bête était debout face à l’homme, incroyable image.
Cette image restera marquée dans ma mémoire.
La fragilité de ces existences, contrastant avec la force de ces animaux, allait devenir le sujet de mon travail ; les éléphants et les manchots empereurs suivront.
Le travail en marbre ou en bronze sur les Manchots Empereurs marque un attachement aux formes épurées allant à l’essentiel.
La grande sculpture installée à Pollgorm en Irlande, face à l’immensité de l’océan, témoigne de l’inquiétude d’un Être pour la Terre.
«Le minimalisme concentre leur sensualité. Leur force naît des lignes pures et nettes, des contours précis et sensuels, de la tension entre caresse et acuité. La fragilité perceptible des êtres trouve protection dans l’intensité de la sculpture.»
Béatrice Wolf.
«Cette sculpture par ses qualités plastiques transcende le sujet ; elle s’inscrit dans la continuité des grands sculpteurs, elle nous rappelle les formes de Brancusi »
Anna LEAH K.
Cet anthropomorphisme, qui habite les œuvres, en fait toute leur subtilité et leur sens.
Olivier Naoun.