ARTISTESilvio Mildo
« Je ne suis d’aucune école. J’essaie de rester libre dans mon approche de la peinture et de ne me plier à aucune règle, tout en gardant à l’esprit le travail de mes prédécesseurs. »
Silvio Mildo naît à Marseille en 1992. Ses parents sont d’origine portugaise pour son père, arménienne pour sa mère. Dès l’enfance, il développe un goût marqué pour l’art. C’est pourtant en autodidacte qu’il devient peintre à l’âge de 22 ans.
Après avoir découvert et exploré le graffiti, il s’en émancipe pour embrasser une pratique d’atelier nourrie d’influences diverses, de l’expressionnisme abstrait au mouvement COBRA, de Pierre Bonnard à Pierre Alechinsky et Robert Combas. « Je ne suis d’aucune école, assure-t-il pourtant. J’essaie de rester libre dans mon approche de la peinture et de ne me plier à aucune règle, tout en gardant à l’esprit le travail de mes prédécesseurs. »
Chez l’artiste en effet, la création est affaire d’énergie et de mouvement. Silvio Mildo aborde la peinture avec spontanéité, de façon quasi pulsionnelle. Abstraites, parfois primitives, ses œuvres saisissent le jaillissement de ses pensées, de ses souvenirs, de ses émotions, et s’offrent comme un journal de bord de sa vie intime et de ses états d’âme. « Je suis l’expression même de ma personne au moment où je peins, explique-t-il. Ma toile est le seul endroit au monde où j’ai du pouvoir et la liberté absolue de mes pensées et de mes mouvements, où rien ne s’interpose. »
Cet apparent lâcher-prise est pourtant l’objet d’un travail rigoureux de composition. Il procède d’une série de superpositions, d’accumulations, de recadrages, et mobilise un large éventail d’outils et de techniques. Craie grasse, peinture à l’huile, spray, acrylique… : l’artiste mixe les textures et les rendus pour mieux expérimenter de nouvelles approches et “apprivoiser le chaos”, selon ses termes. En résulte une peinture effervescente et exubérante, à la liberté assumée.
La capacité de Silvio Mildo à saisir le bouillonnement de la vie et de la pensée lui a valu d’être rapidement remarqué. En 2017, il intègre d’abord la galerie Saltiel à Aix-en-Provence et participe à une série de foires (Art Elysées, St-Art Strasbourg, Lille Art Up ! etc.). L’année suivante, il est également repéré par la Gallery Jo Yana à Marseille. Après l’avoir présenté dans une exposition collective et un duo show, celle-ci lui consacre successivement deux solos shows en 2021 et 2022.
Les toiles de l’artiste sont aussi exposées à Tokyo (Between the arts, 2020, Tokyo Nights, 2021, Tokyo Nights III, 2022) et à la galerie Ground Effect (Paris). En 2022, à l’issue d’un concours organisé en 2022 par la Fondation Moleskine, il présente également un carnet de croquis au Palais de Tokyo.
Ces succès incitent Silvio Mildo à pousser plus loin encore son goût du défi et de l’expérimentation. A partir de 2021, une série de deuils l’amènent à plonger dans ses souvenirs et à sonder ses racines arméniennes. Pour se réapproprier son histoire familiale, l’artiste aborde un motif dont il sonde obsessionnellement les variations : l’abricot. En réinterprétant cet emblème de l’Arménie, il épure sa palette et aère ses compositions pour canaliser ses élans et ménager une large place à l’esquisse et au trait.
“J’ai pris le parti de peindre à voix basse”, assure-t-il. L’orientation qu’il prend avec la série Tsiran (abricot, en arménien) lui offre aussi d’approcher la figuration et de se confronter au genre de la nature morte. Une manière pour Silvio Mildo d’explorer plus avant le territoire de la peinture, auquel il s’est entièrement dévoué.